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  • Bérénice Tarcher

Compostelle, histoire de pèlerine

Mon aventure en tant que pèlerine s’est terminée il y a maintenant plus d’un mois. Vous avez été nombreux à me féliciter et me questionner sur ce périple hors norme. Je souhaitais revenir sur cette aventure qui a grandement participé à changer ma manière de voir et de penser ma vie, impactant par la même occasion mon travail de guide.


Arrivée à Sierra del Perdon (Espagne) Aout 2023

Suivre le chemin de l’étoile jusqu’à la fin de la Terre, ce sont ici les premiers mots qui ont guidé mon chemin. Cela ressemble au début d’une belle quête initiatique. Je dois avouer que j’étais terrifiée de commencer cette aventure, de quitter ma vie pendant 2 mois et partir à la conquête de l’inconnu, sans prévoir, uniquement en me laissant porter par mon corps...

Et c’est ainsi que, pas après pas, les kilomètres ont commencé à s’accumuler… Pour dépasser des paliers que je n’aurai jamais imaginé atteindre. J’ai terminé mon aventure à Muxia en Espagne après 2 mois de marche et plus de 1700 km parcourus.


Une aventure du cœur

Comme je l’ai souvent évoqué, Compostelle pour moi restera avant tout une aventure où le cœur rencontre le chemin de l’âme. A la manière d’un condensé de vie, tout est plus fort et plus intense. La générosité est l’essence même de ce chemin, les locaux, les hospitaliers, les pèlerins, c’est un monde à part où tout le monde se retrouve autour du chemin. Les identités disparaissent au profit de la vraie valeur des gens. Nous ne sommes plus cantonnés à un métier, un titre, une famille… nous pouvons être nous-mêmes, au-delà de notre identité civile. Je peux être qui je veux sans jugement. C’est aussi pour cela que les rencontres sont si faciles, nous sommes tous sur un même pied d’égalité, celui de pèlerin et seules trois questions subsistes.

- D’où viens-tu ? / Où vas-tu ? / Pourquoi fais-tu ce chemin ?


Le reste n’importe plus, n’est plus essentiel, seul le cœur reste et c’est alors le début de longues conversations sur l’essence même de la vie. C’est le retour de l’échange d’humain à humain, d’une âme à une âme.


Ruines de San Anton (Espagne) Aout 2023

Au-delà des limites

Au-delà de tout, au-delà de soi, la quête du dépassement fait également partie du chemin. Nous sommes très loin de la randonnée sur plusieurs jours, le pèlerinage est très différent. Bien sûr chacun suit son propre chemin et son propre rythme. Il n’y a d’ailleurs pas de comparaison. Mais prendre ce chemin c’est comme partir sur un sentier où le temps semble suspendu. Nul ne sait réellement s’il arrivera au bout, le corps devient ainsi une machine sans cesse poussée à bout pour atteindre toujours et encore l’étape d’après. C’est un rythme à part où l’on rencontre ses limites sur tous les plans. On apprend à se connaître et à dépasser ses peurs ; pour cela la souffrance est nécessaire. Dans notre société la souffrance est une chose redoutée que l’ont fui volontairement, pourtant elle fait partie de la vie.

C’est un maitre intransigeant mais c’est un bon maitre. Nul ne sait réellement où il va, nous avons tous peurs d’échouer, de tomber, de l’obscurité, mais c’est dans l’inconfort que certains brillent par leur courage. La réussite, ce n’est pas de ne jamais tomber mais d’apprendre à se relever à chaque fois et continuer !


Arrivée à Santiago de Compostelle/ Aout 2023
Une nouvelle dynamique

Passer des heures à marcher avec soi, avec les autres, à discuter, découvrir des nouveaux paysages ça fait réfléchir!

Beaucoup parlent de ce chemin pour se déconnecter, je n’aime pas ce terme. Pour moi il s’agit d’une reconnexion à soi, à sa propre essence. Il permet de faire le point sur ses envies, sur sa vie en général. Ma conception de la vie a beaucoup évolué depuis mon retour. Je suis revenue avec de nouvelles idées, de nouvelles envies ainsi que la certitude qu'authenticité et générosité sont des fondements sur lesquels je veux construire le reste de mon aventure professionnelle.


Pour la suite de mon travail, je suis prête à relever de nouveaux défis, car ce qui me paraissait impossible me paraît maintenant atteignable.

Le tout est une histoire de foi, croire en soi c’est le meilleur moyen de réussir.


En ce début de basse saison, je prends donc enfin le temps de souffler après ces derniers mois effrénés entre la haute saison et Compostelle...

Prenez-soi de vous et ne négligez jamais vos rêves et votre courage!


A bientôt en visite,

Bérénice Tarcher ✨


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