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  • Bérénice Tarcher

"Jeu de main, jeu de vilain !"


Bérénice Tarcher - Guide conférencière visite guidée privée Châteaux de la Loire - Blois - Loir-et-cher - tourisme -  Tours
Illustration d'un tournoi de jeu de paume

Connu notamment grâce au fameux Serment du Jeu de Paume le 20 juin 1789 (annonçant la Révolution Française), ce jeu fut plébiscité pendant plus de cinq siècles et est aujourd’hui tombé dans l’oubli ! Pourtant il est considéré comme l’ancêtre de nos sports de raquette.


L’invention

C’est vers le XIIIe siècle que le jeu de paume naît dans une communauté religieuse de moines souhaitant faire un peu d’exercice. Tout commence donc en plein milieu d’un cloitre, les participants utilisent alors un « éteuf » (sorte de petite balle composée d’étoffe) qu’ils se renvoient avec la paume de la main, le tout au-dessus d’un filet. Et c’est donc tout naturellement que le nom est resté. Peu à peu on voit apparaître l’utilisation d’un gant en cuir puis des battoirs en bois (nettement moins douloureux).


A la Renaissance, les battoirs cèdent leurs places aux raquettes alors faite d’un long manche et d’un cordage en chanvre. Le terrain quant à lui se dote d’un toit (le tripot), on y joue alors la courte paume. Cette dernière est pratiquée par les plus riches car le spectacle permet un meilleur confort et des parties garanties par tous les temps. La longue paume est pratiquée par le reste de la population pouvant se jouer en plein air et sans filet.


Un sport en vogue

Tout le monde pratique ce sport, peu importe votre niveau de vie, votre rang ou votre sexe. Les rois passent une grande partie de leur temps libre à assister ou à participer aux tournois de paume. François Ier l’officialise même le 9 novembre 1527 comme pratique à part entière permettant la création de métiers dédiés. On joue évidemment le jeu de paume dans toute la France, à l’exemple de Paris où l’on ne compte pas moins de 1800 tripots et terrains.


Le déclin

Le XVIIIe siècle marque le début du déclin pour ce jeu passé de mode. Les tripots changent de fonction et accueillent des théâtres, des musées… Ils disparaissent peu à peu du paysage et la plupart des tripots restant sont détruits.

Pour autant le jeu de paume nous a laissé beaucoup d’expressions que nous utilisons aujourd’hui dans le langage courant comme :


- « Epater la galerie » : Désignait un paumier (joueur de paume) recevant les encouragements des spectateurs installés dans les galeries.

- « Jeu de main, jeu de vilain » : Moquerie lancé à l’encontre des pauvres ne pouvant avoir de raquette.

- « Paumé son argent » : Il était courant de perdre son argent dans les tripots qui deviennent aussi des espaces de paris.

- « Tomber à pic » : Si la balle tombait au pied du mur côté dedans cela permettait de gagner des points souvent décisifs.

- « Peloter » : Jouer sans enjeu pour le plaisir !

- « Rester sur le carreau » : Nom donné au sol du terrain où le joueur pouvait être perdant.


Aujourd’hui

Le jeu de paume existe toujours, il y a d’ailleurs une fédération dédiée depuis 1934 et il est même inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de France !



A bientôt,

Bérénice Tarcher ✨


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